L'offensive finale

Tout comme le chef de clan, j'avais perdu mes couleurs de guerre qui s'étaient mélangées au sang et s'écoulaient sur mon visage Je ne savais plus si c'était le mien ou celui de l'ennemi. Nous ne pouvions reculer, nous nous devions de faire une dernière offensive pour gagner cette bataille. Nos muscles nous brûlaient par l'effort, nos corps étaient meurtris, nos blessures ralentissaient nos réflexes, la fatigue s'installait. Nous le devions pour nos familles, pour ceux qui étaient tombés au combat. Cette dernière charge fut d'une rage sans limite, le solitaire blanc fut envoyé en premier, son pelage était devenu rouge , des morceaux de tuniques ennemis pendaient à ses défenses. Il était inarrêtable malgré les hampes de lances qui étaient plantées dans ses flancs. Il ouvrit une brèche, avec le chef nous nous engouffrâmes dedans, lui à droite moi à gauche, nous courions droit devant en évitant les pilums romains, les glaives. Nous devions toucher à chaque attaque, faire tomber l'ennemi pour agrandir le chemin dans lequel le reste de l’armée rentrait avec la rage au ventre.

Le soleil atteignait à peine son zénith quand le combat pris fin. Un ru de sang s'était formé pour finir sa route dans les herbes hautes rougies de l'hémoglobine de tous ces combattants. Des cadavres, des corps mutilés, des blessés partout où mon regard se posait. Les corneilles de la Morigan arrivaient pour prélever leur dû. Nous avions gagné cette bataille mais à quel prix ? Malgré les deux tiers de nos compagnons morts, les armes à la main, les guerriers et guerrières rescapé n'avaient rien perdu de leur ferveur pour leur chef qui les avait mené à la victoire. Ils l'acclamaient, lui l'humble, le modeste. IL ne supportait pas ces moments. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il ne souhaitait que se retrouver seul pour honorer les dieux. Le moment où je devais intervenir était venu.

-"Mes soeurs mes frères, se fut une grande bataille victorieuse, le temps de la fêter viendra. Il est temps d'aider nos blessés à se relever, d'honorer nos morts. Ramassez vos armes, vos boucliers mais ne nous attardons pas ici ."

J'allais retrouver notre chef qui remerciait les dieux de leur protection. Le sanglier blanc n'était plus à ses côtés, Cernunnos l'avait rappelé auprès de lui.

-"Ulfin nous avons gagné cette bataille mais cela n'est pas fini. Il en viendra encore et encore, en plus grand nombre et plus fort. Nous devons nous préparer à les affronter."

"Avant nous devons soigner nos blesser. Nous devons envoyer nos rôdeurs rassembler les clans voisins. Nous devons continuer pour nos morts. Tu devrais aller parler à ses femmes à ses hommes qui ont combattu à tes côtés."

"Oui tu as raison mon ami." me répondit-il