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L'univers d'Ulfin

Un voyage dans un monde contemporain et de légende.

Olcos et Salicogena

Heureux et anxieux je rejoignais la chaumière de la druidesse qui se situait à l’est du village, elle jouxtait la forêt, un sentier dans les hautes herbes la dissimulait quasiment de la route. La modeste habitation circulaire semblait appartenir au règne végétal. Le lierre des arbres se répandait sur le toit de chaume, là où il n’avait pas conquis la paille un tapis de mousse la recouvrait. À l’arrière, la branche d’un chêne transperçait la couverture courant dans la chaumière. Sous le porche des bouquets de plantes séchaient au vent du sud, à sa gauche un enclos  soigneusement entretenu abritait une jument et son poulain. A droite une sente contournait la chaumière pour rejoindre une source. L’eau pure qui jaillissait des entrailles de la terre créait des remous qui se brisaient sur les pierres entassées méticuleusement pour protéger les berges. Je pouvais discerner dans le fond se mélangeant avec la vase une foultitude de morceaux de bras, de pieds, de mains tous ces ex-voto avaient été jeté dans l’eau cristalline pour demander aux dieux de guérir les douleurs.

En pénétrant dans la chaumière je plissais les yeux pour m’habituer à la pénombre. Je fus surpris par la fraicheur malgré la chaleur étouffante de cet fin de mois d’aout, le foyer central dégageait une agréable douceur  qui réchauffait l’air glacial de l’habitation. Des années et des années d’utilisation du foyer avait permis à la fumée de recouvrir les murs d’une pellicule de suie rendant l’unique pièce encore plus sombre. Derrière cette couche noirâtre je devinais un mur blanc où  des motifs rouges formés de deux traits verticaux aux extrémités d’une ligne horizontale reposait sur un ligne droite qui rejoignait le sol. Les figures géométriques se répétaient à intervalle régulier bien que dissimulé derrière les nombreuses étagères. Cherchant Salicogena du regard j’analysais rapidement le contenue de chacune. À gauche en rentrant le nécessaire de cuisine, à sa gauche la plus grande abritait ses plantes puis sa réserve de nourriture. Sous la petite fenêtre sa couche et à droite de l’entrée assis en tailleur la druidesse se tenait les yeux mis clos devant un autel recouvert d’offrandes et de nombreux objets représentant nos dieux. Je l’observais, ses cheveux châtains ondulés virevoltait au vent qui pénétrait par la porte Son visage légèrement allongé, halé par sa vie à l’extérieur, sur sa joue droite une cicatrice. Doucement elle se tourna vers moi, son regard vert émeraude m’invita à venir à ses côtés. J’ai toujours été intimité par cette femme qui dégageait une grande prestance, me retrouver chez elle et prier devant son autel me rendait fier mais aussi très anxieux. Elle dut le sentir, elle posa sa main gauche couvert de tatouages de feuilles courant jusqu’à son avant-bras sur ma cuisse. Le cœur léger, vidé de toute ma noirceur je rouvris les yeux, j’étais seul. Dehors je la retrouvé, elle s’afférait a nourri sa jument et son poulain.

Les jours qui suivirent se ressemblèrent. Prier devant l’autel, ses animaux, nos ablutions dans la fontaine et préparer toute une série de remèdes qui lui seraient utile lors de la grande bataille. Le soir à la lueur du feu elle m’enseignait certains des principes de son ordre. Nous étions bien loin des cours qu’elle donnait à tous les jeunes enfants du clan. Elle m’entraînait vers des voies qui me semblaient floues au départ, mais de réflexions en réflexions me semblaient si logique.

         - Olcos, deux principes auquel je tiens énormément,. Dans la Nature tout est sacré et la Nature est à tous. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ? M’avait-elle posé comme question un soir.

         - Que tout dans la Nature est important et qu’elle appartient à chaque hommes. Lui répondis-je après quelques instants de réflexion.

         - Es-tu sûr ?

Le silence s’installa. Je réfléchissais. Salicogena me fixait sans dire un mot, sans bouger. Je repris la parole.

         - Chaque êtres vivants que ce soit une plante, un arbre, un animal est sacré et doit être respecté. Si nous prélevons l’un ou l’autre nous devons le faire en remerciant la Nature et ne prendre que ce que l’on a besoin.

Elle opinait du chef. Je continuais.

         - La Nature est à toi, aux hommes du clan, à nos voisins, à moi mais aussi à chaque être vivants. Nous sommes un tout  qui ne peut pas vivre l’un sans l’autre.

Je savais que j’avais vu juste lorsqu’elle se levait sans bruit et prenait la direction de sa couche. Je restais là, près du feu enroulé dans ma saie réfléchissant encore à sa question.

 
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