Veillée

Jour 38  

De retour à la maison, ma famille se précipita sur moi me traitant en héroïne. Je pouvais voir dans les yeux pétillants de mes frères et sœurs qu’ils étaient fiers de leur grande sœur.  Mon acte de bravoure m’avait devancée. Je ne recherchais pas la gloire, j’avais fait ce que je devais faire pour les protéger, pour que notre liberté puisse perdurer. Je me sentais épuisée, vide de la moindre énergie, sans savoir pourquoi, j’avais le cœur gros, envahie d’une tristesse incommensurable.  Je savais au fond de moi que cette bataille m’avait changée, je ne serais plus jamais la même.

Jour 39

         Je n’arrivais pas à me réjouir de notre victoire sur mer mais aussi sur terre. Aujourd’hui, le corps de mon ami Olcos va être incinéré, lui qui rêvait d’aventures, de batailles telles que les bardes nous les contaient alors que nous étions enfants en aura vécu une. C’est l’épée à la main qu’il est tombé d’après ce que ses compagnons d’armes m’ont rapporté. Il s’est battu avec dévouement mais son inexpérience lui aura été fatale. Il avait réussi sa première mission qui était de coaliser les clans amis. Ma peine me submergeait m’empêchant d’entendre la suite. Je sortis mon poignard et coupai ma tresse que je jetai dans le brasier qui l’emmenait dans l’Autre-Monde. Je me fis la promesse de ne plus la porter pour honorer sa mémoire.

J’ai veillé le feu jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un tas de braise. J’y ai jeté mes dernières missives que tu n’avais pas pu lire étant donné que tu étais à la guerre.

Je te pleure, mon ami, tu me manques déjà, à qui vais-je pouvoir écrire en remontant sur le navire de Doiros ?