31 Mai 2015
Le temps gris et maussade de ce fin de printemps me rappelle ma première rencontre avec les Sorgues. Des êtres ressemblants à des nains, mais à l'esprit malveillant vivant en Grande Bretagne mais aussi sur la Côte de Petite Bretagne. Quand je vous dis malveillant , je vous l'affirme j'ai failli en faire les frais.
En ce début de nuit le mauvais temps a fait que la nuit tombe plus vite. Je marche dans l'obscurité, la pluie, le vent n'ont cessé depuis le matin. Ce qui devait arrivé, arriva, j'étais perdu. Pas d'abri, pas de repère dans le ciel. Soudain j'aperçois une lueur à quelques distance devant moi. Je m'en approche, je découvre une grossière hutte de pierres éclairée par quelques restes de braises. En pénétrant dans la hutte, de chaque côté du foyer se dressent deux rochers à côté de deux bûches. Je m'assoie sur l'une des pierres et ranime le feu avec quelques brindilles.
Au bout de quelques instants, une Sorgues apparaît et s'installe en face de moi. Nous restons ainsi, sans bouger, sans nous quitter du regard, jusqu'à ce que les flammes, une fois encore s'éteignent. La Sorgue s'empare d'une bûche qu'elle brise sur son genou et met les morceaux dans le feu. Quand le bois est épuisé la Sorgue me fait signe de mettre l'autre bûche mais je crains quelque piège, je n'en fait rien.
Nous demeurons donc face à face jusqu'à l'aube. Alors d'un seul coup, la Sorgue, la hutte et le feu disparaissent et je me retrouve assis au bord de la falaise. Si je m'étais levé pour prendre la bûche que me désignait la Sorgue, j'aurais péri au pied dans les rochers au pied de la falaise.