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L'univers d'Ulfin

Un voyage dans un monde contemporain et de légende.

Un homme bon

Un homme bon

Dans un temps très reculé, en Bretagne et partout ailleurs il existait des gens riches qui n'étaient ni fiers, ni égoïstes, et qui avaient la bonté d'apporter un peu de bonheur aux pauvres. Un riche propriétaire Breton, qui avec une bonté naturelle, avait instauré depuis quelques années une certaine tradition.

Lorsque certains samedis, l'on tuait chez lui un cochon ou un bœuf, cet homme venait à la messe du dimanche et conviait toute la population à un grand repas pour le mardi suivant. Ce jour là, il fit comme à l'accoutumé son annonce, en répétant à qui voulait l'entendre ces mots :

- "Venez tous, venez tous !"

Les gens piétinaient alors gaiement le cimetière mais qui se souciait de troubler le repos d'un mort? Lorsque la foule se dispersa, l'homme entendit une voix qui lui dit :

- "Irai je aussi, moi ?"

Un homme bon

L'homme qui dans sa grande bonté ne voulait oublier personne répondit à cette voix, qu'elle était conviée, comme toutes les oreilles qui auraient interceptées son message et qu'elle serait la bienvenue. Le mardi venu, une foule immense se dirigea vers le domaine de leur hôte. Une fois que les estomacs furent rassasiés, quelqu'un s'annonça, cet homme avait l'air d'un mendiant, ses vêtements lui collaient à la peau et il dégageait une odeur désagréable de pourriture.

Le bon paysan lui fit toute de suite une place et l'installa devant une assiette débordante de victuailles. Cet être étrange ne toucha pourtant pas à son repas, et ne desserra pas les dents une seule fois du repas. Vers la fin de l'après midi, les hommes sortirent pour fumer, les femmes pour bavarder, d'autre commencèrent à prendre congé. Il ne restait plus que l'homme au visage morne.

Le bon paysan, lui dit de ne pas se presser, qu'étant donné qu'il était le dernier arrivé, il était en droit de profiter du banquet plus longtemps que les autres.

Un homme bon

L'homme se leva alors, secoua ses vêtements, le pauvre paysan n'en croyait pas ses yeux, ce n'étaient pas des morceaux d'étoffes qui tombaient sur le sol; mais des lambeaux de chair pourrie qui dégageaient une odeur pestilentielle. La créature n'était plus qu'un squelette et s'approcha de l'homme.

Elle lui dit en lui posant la main sur l'épaule , qu'il l'avait invité lorsqu'il était dans le cimetière, qu'il avait affirmé qu'il n'y avait personne de trop, et qu'il aurait dû s'informer de son identité avant d'inviter.

Cependant, comme il avait été bon avec l'Ankou, ce dernier voulu lui offrir un geste d'amitié: l'homme fut prévenu qu'il ne lui restait plus que huit jours à vivre, que l'Ankou reviendrait le chercher le mardi suivant, d'accord ou pas, et qu'il avait huitaine pour mettre de l'ordre dans ses affaires.

Un homme bon

Comme convenu, le brave homme fut emporté par l'Ankou le mardi suivant, on dit alors que sa largesse et sa bonté lui avaient valu de faire une bonne mort.

En nul coin de Bretagne, la cohorte funèbre n’est aussi serrée que sur le Menez, la montagne noire, lieu chaotique où les défunts font pénitence. Mais depuis la construction de la centrale électrique dans ces montagnes, on entends les gémissements : les ombres se tordent de douleur, écrasées sous les pas des lourds humains. L'ankou avait l’habitude d’errer dans les Monts d’Arrées, la où se trouvent les portes de l’enfer ou Yeun Elez ....

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