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L'univers d'Ulfin

Un voyage dans un monde contemporain et de légende.

Jour 14 du journal d'une Vénète

Demain, nous arriverons enfin à la capitale des Andes. Rien ne s’est déroulé comme le capitaine le prévoyait. Plus nous approchions de la cité plus la nervosité des romains était perceptible. Quelque chose se trame.

Mon lien avec l’air a augmenté à chaque fois que je m’en suis servie. Grâce à mon pouvoir nous filons sur la Liger plus vite qu’un cheval au galop. Tu le sais, nos navires sont résistants, ils sont habitués à affronter notre mer et ses tempêtes. Naviguer sur ce fleuve est bien plus paisible.

Je peux te confirmer que le nôtre est d’une puissance phénoménale malgré le fais que nous le fassions voguer dans des conditions extrêmes. Le bois de sa coque craque, les cordages des voiles sont tendus en permanence, mais il tient.

Je viens de prendre part à mon premier combat … Nous étions sans cesse arrêtés par les tribuns de chaque villes et villages que nous abordions.  Doiros, après notre dernier arrêt nous fit nous rassembler. Installé à la proue de son navire, il nous regarda tous et tonitrua.

  • Combien de temps allons-nous devoir nous plier aux souhaits de ces romains ? Cela à assez duré, nous voguerons jusqu’à  Iulimago sans escale. Sortez vos épées ! Soyez prêts  à tuer le premier romain foulant le pont de notre navire. Soyez prêts à éliminer tous ceux qui se mettront en travers de notre chemin.

Son sermon à peine fini, tout l’équipage fut pris de frénésie. Nous sortîmes nos armes que nous brandîmes au ciel. Nous attendions ses ordres. J’allais participer à mon premier affrontement. Non, je n’avais pas peur, je me sentis porter par mes sœurs et frères qui m’entouraient.  Doiros  vint vers moi alors que tous nous reprenions nos postes prêts à en découdre. Il passa son bras puissant par-dessus mes épaules, je pouvais sentir les muscles de son bras se tendre. Il m’invita à le suivre vers la poupe. Il m’incita à m’assoir sur le banc de chêne. Il me tourna le dos et  se mit scruter l’horizon. Que regardait-il ? Que me voulait-il ? Il se retourna doucement, il s’accroupit devant moi, posa ses mains sur mes genoux, sa voix s’adoucit quand il se mit à me parler.

  • Vindela, tu fais ton premier voyage avec nous, il n’est pas de tout repos et cela ne va pas s’arranger jusqu’à ce que l’on rentre chez nous. Ma fille, je vais avoir besoin de ton don. Je sais que tu ne le maîtrises pas totalement, mais j’ai confiance en toi. Tu vas devoir faire appel au vent pour gonfler nos voiles, pour que nous puissions encore gagner plus de vitesse. Tu vas devoir puiser en toi pour que notre fier navire traverse les barrages qu’ils ont installés au milieu du fleuve. Mène-nous à Iulimago le plus vite possible.

Je ne savais que répondre, au fond de moi je savais que je ferais de mon mieux, Doiros pourrait compter sur moi.

J’allais jouer un rôle capital dans cette aventure, j’étais fière de sa confiance. Je ne pouvais m’empêcher de trembler. La peur d’échouer et de nous mener à la mort me nouait le ventre. Il me fit une tape dans le dos, perçue comme amicale malgré qu’elle m’ait coupée la respiration

  • Vindela, si tu es prête, à toi de jouer.

Je traversai le navire pour rejoindre la proue, je sentis les regards de mes camarades se poser sur moi, je ne pouvais les décevoir. Une fois installée, j’entendis derrière moi.

  • Hissez les voiles !

Sans les voir, je les devinais se dresser, je les entendais se tendre sous la poussée du vent. C’était à moi de rentrer en jeu. Je me concentrai, une légère brise se fit sentir, elle  s’amplifia faisant jouer nos gréements, nous prenions de la vitesse, j’arrivais à contrôler sa force. Notre vaisseau avançait rapidement, toujours à la proue j’aperçus un barrage romain  devant nous. Je me focalisais sur l’énergie de l’air, je pus augmenter le force du vent dans nos voiles, nous fendions l’eau qui semblait s’ouvrir devant nous. Arrivant à vive allure, sur le barrage, je ne sais pas si c’est la peur ou l’excitation mais je perdis le contrôle de l’air, le vent stoppa net. Fort heureusement, nous avions pris énormément de vitesse. Nous percutâmes la barrage flottant fait de barques amarrées les unes aux autres. J’entendis le bois craquer . Nous le percutâmes dans une volée de débris. Les cordages des barges qui n’avaient pas coulées nous ralentissaient.  Notre navire s’arrêta net au milieu du chaos que je venais de provoquer. Notre position permit aux romains de se ressaisir et pour certains de prendre d’assaut notre navire. Doiros hurla :

  • Aux armes camarades. Vous deux, protégez Vindela ! Allez petite, reprends-toi !

Je me tournai rapidement, deux solides marins-guerriers m’entourèrent pour me protéger des glaives ennemis. Vite, retrouver mon calme et redevenir l’air, le vent. J’entendis les lames s’entrechoquer, les râles des blessés. Sentant la présence de mes deux défenseurs, je me ressaisis malgré le chaos environnant. La brise fût légère au départ, je pus deviner qu’elle montait en puissance au bruit que faisaient les cordage des voiles qui se gonflaient. Nous reprenions de la vitesse, nous voguions de nouveau. Je sentis les mains de mes protecteurs sur mes épaules et l’un me dire.

  • Vindela, tu peux t’arrêter ils ne nous suivent pas. Nous arrivons en vue de  Iulimengo. Bravo ma grande …

J’étais épuisée , mais avant de gagner ma couche j’aidais à soigner les blessés alors qu’une partie de l’équipage jetait par-dessus bord le corps des romains. Dans les rayons du soleil couchant, je rejoignis Doiros sur les berges du fleuve pour rendre un dernier hommage à nos morts. Comme tous les marins Vénètes décédés  au combat loin de chez eux nous offrîmes leurs armes au fleuve. Nous les enterrâmes debout les faisant regarder l’océan pour qu’ils puissent nous voir voguer sur la grande mer.

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